Interview (1)

christian repa

Publié le 01/09/2015

J’ai choisi la fonction Ressources Humaines a l’issue d’ un cursus de formation juridique et de gestion d’entreprise. Au sein de groupes internationaux anglo-saxons puis français,    j’ en ai progressivement abordé chacune des facettes avant d’en maîtriser l’ensemble en généraliste sur un périmètre local, national, européen et finalement global pour accompagner la stratégie de développement d’entreprises des secteurs industriel et technique. Plus encore qu’un métier, l’élan des Equipes et l’engagement des Hommes directement et via l’aide efficace au management en environnement complexe et très offensif est depuis toujours une véritable passion.

Depuis plus de vingt ans sur le périmètre mondial de branches d’activité du groupe d’équipements automobiles Valeo puis du groupe Bolloré en qualité de DRH de sa principale entité Bolloré Africa Logistics, j’ai sillonné l’ Europe, l’Asie, les Amériques et plus récemment l’Afrique, où de formidables défis humains s’intensifient et s’accélèrent tant pour les entreprises que pour l’ensemble du continent, ses pays partenaires et le monde entier.

Au sein de ces groupes internationaux du secteur privé généralement dotés d’une organisation matricielle pour l’exercice de leurs métiers, j’ai agi et dirigé la fonction en praticien des cultures d’initiative, de recherche d’excellence et de résultat, en éclaireur engagé des Dirigeants opérationnels et fonctionnels et en DRH « globe trouble-shooter », au contact direct des équipes sur le terrain de plus d’une centaine de pays dans le monde.

Les réalisations, fruits d’inestimables rencontres des Equipes et des Hommes en environnement international et multiculturel des pays développés et émergents ont forgé mes convictions de DRH partenaire privilégié des évolutions d’entreprises au rythme très soutenu de leur plein régime de croissance.

Pour les entreprises occidentales et françaises, après le « Go east » puis far east des années 90, le « Go to Africa » suscite aujourd’hui un engouement toujours plus fort, à l’image de l’ audace pionnière d’ entrepreneurs visionnaires et passionnés, Afro-optimistes lucides ou Afro-realistes convaincus que j’ai eu l’honneur et le bonheur de rejoindre.

Fort de ces multiples et très riches expériences, j’ai décidé aujourd’hui d’ apporter aux entreprises de tous horizons mes meilleurs conseils d’ expert et urgentiste de l’élan des Equipes et de l’engagement des Hommes pour agir, progresser et réussir.

  • Vous vous décrivez comme éclaireur des Dirigeants, dans quel sens ?

Pour être efficace dans son rôle de conseil et de partenaire, le DRH doit être à l’avant poste des environnements et participer très activement à anticiper les évolutions et leurs effets sur la mobilisation de l’énergie des hommes pour répondre jusqu’au résultat aux ambitions stratégiques et opérationnelles, il s’agit donc d’aider à anticiper en anticipant soi même.

Éclaireur aussi car il appartient au DRH de mettre en lumière pour les faire prendre en compte toutes les dimensions humaines et sociales de la vie de l’entreprise et de l’évolution de son organisation. Ces aspects peuvent être connus et maîtrisés ou d’ores et déjà évidents aux Dirigeants, ils peuvent aussi être ignorés ou ne transparaître encore que par des signaux faibles. Au delà du savoir-faire, ce deuxième sens de l’éclaireur requiert du DRH la capacité et bien souvent le courage de suggérer des solutions innovantes avec conviction et pragmatisme.

  • Quelles qualités vous semblent essentielles pour réussir dans la fonction de DRH et de CRH que vous fondez aujourd’hui ?

L’esprit d’ouverture est déterminant pour accompagner l’exigence et aider les Equipes et les Hommes dans les situations très complexes de l’ environnement international, au contact de cultures et d’histoires collectives et individuelles très différentes, sans a priori et loin des clichés qui subsistent encore, malgré les brassages du monde et de toutes les diversités.

Cet esprit d’ ouverture conjugué à l’exigence clairement exprimée pour gagner l’ adhésion permet d’exercer la fonction avec tout à la fois une grande humilité et une forte ambition afin de bâtir avec le sens entrepreneurial requis les solutions pertinentes.

  • Quel obstacle ou difficulté particulière avez vous rencontré pour la mise en place de ces solutions apportées par le DRH ou le CRH ?

En environnement concurrentiel complexe et tout particulièrement en pays émergents, notamment en Afrique où il y a tant à bâtir et à structurer sans jamais ralentir, il faut se garder du risque de toute technocratie, l’élan des Equipes et l’engagement des Hommes relèvent en effet d’abord et avant tout de la culture et du management et non pas simplement des processus. Évidemment, « copier-coller n’est pas gérer », la standardisation des remèdes doit être réfléchie avec attention et finesse pour s’imposer comme tout simplement sensée et non pas plaquée sans discernement, l’appropriation par les principaux acteurs est essentielle pour enclencher les métamorphoses, emporter l’ adhésion et déverrouiller les freins éventuels à la mise en place des solutions. Celà suppose donc de s’intéresser au fonctionnement réel de chaque équipe de travail concernée, comme autant de micro organismes et de descendre rapidement le focus du général au particulier pour ancrer une véritable culture de recherche d’excellence et de résultat portée par chaque Manager. Pour avoir oublié ce bon sens, des entreprises voire des pays entiers n’exploitent pas les immenses gisements d’engagement, donc de performance et de productivité des Hommes dans l’action.

  • Si vous n’aviez qu’un seul mot à retenir de votre propre parcours de DRH et à conseiller ?

« Oser », car la différence entre en parler et agir est bien d’ agir, en anticipant et en se préparant minutieusement pour que l’action ne soit pas vaine agitation

  • Si vous n’aviez qu’un seul dicton à recommander ?

Un dicton africain : « Au chef il faut des Hommes et aux Hommes il faut un chef » qui me semble résumer l’enjeu essentiel du leadership pour toute ambition d’entreprise.